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La rentrée du formateur : entre transition et relance pédagogique

Chaque mois de septembre marque une étape particulière pour le monde de la formation. Après la coupure estivale, formateurs et apprenants se retrouvent face à un double défi : renouer avec les habitudes de travail et insuffler une dynamique nouvelle qui donnera le ton de l’année à venir.

Cette période de transition n’est pas qu’un retour au quotidien : elle constitue un levier stratégique pour repositionner les pratiques pédagogiques, réévaluer les besoins et renforcer l’engagement collectif.



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Image par Manfred Steger de Pixabay


Repenser la temporalité de la reprise

La rentrée invite à considérer la formation comme un cycle d’apprentissage. Comme le souligne Kolb (1984) dans son modèle de l’apprentissage expérientiel, les apprenants alternent phases d’action, de réflexion et d’intégration. La pause estivale agit comme un temps de “distanciation” : elle interrompt l’action, mais favorise parfois la maturation silencieuse des apprentissages.

Ainsi, la reprise ne peut être une simple continuité. Elle doit être pensée comme une nouvelle phase de relance, qui redonne un cadre, reformule les objectifs et réactive les acquis.

L’art de remobiliser les apprenants

Un groupe en septembre n’est jamais exactement le même qu’en juillet. Selon les principes de l’andragogie de Knowles (1980), l’adulte apprend d’autant mieux qu’il peut relier les savoirs à ses propres expériences. La rentrée devient alors le moment privilégié pour reconnecter les apprenants à ce qu’ils ont vécu en dehors de la formation et leur permettre de réinvestir ces expériences dans des activités pédagogiques.

  • Les tâches complexes, inspirées de la pédagogie active, constituent un outil puissant pour relancer la motivation. Elles donnent du sens en mobilisant plusieurs compétences dans un contexte réaliste.

  • Les coffrets pédagogiques par compétences offrent ce type de mises en situation concrètes, où l’apprenant retrouve immédiatement une logique d’action et d’utilité.

Positionner pour mieux accompagner

La rentrée est également le moment privilégié pour réévaluer les acquis et adapter les parcours. Dans l’esprit de l’approche par compétences (Le Boterf, 1994), il ne s’agit pas seulement de vérifier des connaissances, mais d’observer la capacité à mobiliser savoirs, savoir-faire et attitudes dans des situations significatives.

La plateforme E=MC² s’inscrit dans cette perspective. Elle permet de positionner les apprenants de manière fine, en s’appuyant sur les compétences transversales du CléA.

La posture du formateur face à la rentrée

La posture professionnelle du formateur est déterminante. L’adulte a besoin d’être accompagné dans la mise en question de ses cadres de référence. En septembre, le formateur doit conjuguer :

  • rigueur organisationnelle, pour offrir un cadre rassurant,

  • souplesse relationnelle, pour accueillir la diversité des états d’esprit liés au retour de vacances,

  • posture réflexive, pour favoriser la conscientisation des apprentissages et leur transfert dans la pratique.

Cette posture contribue à installer un climat motivationnel favorable, où l’autonomie et la compétence sont soutenus.

Conclusion

La rentrée de septembre ne se limite pas à une reprise logistique : elle constitue un véritable temps fort pédagogique. Lorsqu’elle est pensée avec stratégie, elle devient l’occasion de :

·        réactiver les acquis à travers l’expérience,

·        raviver la motivation par des tâches porteuses de sens et de complexité,

·        repositionner les parcours dans une logique de compétences,

·        affirmer pleinement la posture professionnelle du formateur.

Ainsi, septembre ne marque pas seulement un “nouveau départ”, mais s’impose comme un moment de consolidation et de projection. Pour les formateurs, c’est surtout l’opportunité de donner à cette transition une véritable valeur pédagogique, au service d’un apprentissage durable.

 
 
 

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